Chers entrepreneurs Malagasy,

Chers bâtisseurs du développement,

Chaque fois qu’une crise politique éclate à Madagascar — manifestations, contestations, troubles — ce sont souvent les biens des entrepreneurs qui sont les premièrs victimes : commerces saccagés, équipements détruits, stocks pillés. Ces dégâts ne sont pas de simples pertes matérielles : ils sapent la confiance, réduisent les investissements, fragilisent les emplois, et ralentissent le progrès économique de tous.

Pourquoi cette situation perdure

• Le cadre légal et institutionnel actuel n’offre pas une protection suffisante des biens privés en période de crise.

• Les entrepreneurs manquent de ressources, de sécurité, ou de dispositifs proactifs pour anticiper les risques de destruction.

• Les voix des opérateurs économiques sont fréquemment absentes des décisions qui concernent directement leur sécurité, leur environnement d’affaires, et leur avenir même.

Conséquences graves

• Pertes financières importantes : réparations, reconstructions, perte de revenus.

• Détérioration de la crédibilité de l’entreprise : clients, partenaires, fournisseurs peuvent hésiter à s’engager.

• Hésitations des investisseurs, nationaux comme étrangers, face à un climat jugé instable ou risqué.

• Risque de chômage, de fermeture de petites et moyennes entreprises, d’aggravation des inégalités.

Ce que doivent faire les entrepreneurs — et l’État

Voici des mesures concrètes pour changer la donne :

1. Renforcer la protection légale

Exiger des réformes qui garantissent la sécurité des biens privés même en cas de troubles sociaux : lois spécifiques contre le pillage, sanctions claires, responsabilité des autorités locales en matière de maintien de l’ordre.

2. Sécurité adaptée dans chaque entreprise

Mettre en place ou renforcer des moyens de protection : surveillance (vidéo, systèmes d’alarme), gardiennage, plan de prévention, assurance contre les pertes dues à l’insécurité.

3. Dialogue institutionnel avec les autorités

Instaurer une communication permanente avec les administrations, la police, les collectivités locales. Avoir des protocoles clairs pour informer, coordonner, sécuriser les zones à risque quand des manifestations ou des crises se profilent.

4. Solidarité entre entrepreneurs

Se regrouper en associations ou chambres de commerce pour mutualiser les mesures de sécurité, partager les expériences, créer un front commun pour la négociation avec l’État.

5. Insistance sur la participation dans les grandes instances de décision

Les dirigeants d’entreprises — petits, moyens ou grands — doivent demander et obtenir une représentation réelle dans les instances où sont prises les décisions nationales majeures (politique économique, sécurité, infrastructures, urbanisme, crises, etc.).

o Cela signifie être consultés à l’avance sur les lois, les règlements, les mesures de sécurité publique.

o Occuper des sièges dans les comités ou conseils stratégiques mis en place au niveau national ou régional.

o Collaborer avec le gouvernement dans l’élaboration de plans de prévention des crises, en y apportant leur expertise du terrain.

Pourquoi la place des entrepreneurs est cruciale

• Parce que vous êtes les premiers touchés, vous avez une vision concrète des risques et des vulnérabilités.

• Parce que votre activité génère des emplois, des services, des revenus fiscaux : votre stabilité profite à tous.

• Parce qu’une gouvernance inclusive, qui associe les acteurs économiques aux décisions, est plus légitime, plus réaliste, et plus durable.

BLOG ET ACTUALITÉS

“Quand les entrepreneurs Malagasy réclament leur place dans les décisions nationales pour protéger leurs biens et assurer la stabilité”

FIM 2025

Ce qui se passe dans le monde des affaires à Madagascar